Dès son arrivée par mer le 14 août 1900,François Morlat est scandalisé par la violence des responsables français qui traquent la population mâle de Quang-Tchéou-Wan pour qu'elle décharge de force les navires militaires français:
"A notre arrivée à Quang-Tchéou-Wan le transport Tanaïs,ayant à bord deux compagnies d'infanterie de marine destinées à Takou,était en rade de Fort Bayard et attendait des coolies que devait lui fournir l'administration de Quang-Tchéou-Wan.Le recrutement de ces coolies a été impossible et les moyens employés étaient au moins maladroits,pour ne dire que cela !!
Des patrouilles et des reconnaissances de toutes armes cernaient les villages et traquaient les indigènes mâles qui n'avaient pas encore eu le temps de se sauver en lieu sûr (en Chine surtout).Tous les hommes susceptibles de porter des charges quelle que soit leur situation pécuniaire et sociale étaient entraînés à bord du Tanaïs,s'ils étaient pincés.
Cette chasse à l'homme n'a donné,malgré les rigoureuses mesures employées,qu'un nombre infime de porteurs,quatre-vingts environs,alors qu'il en était demandé mille cinq cents ou deux mille.
Si la chasse n'a pas été productive,l'effet moral et matériel n'en a pas moins été désastreux.Iln'y avait plus d'habitants mâles sur tout le
territoire de Quang-Tchéou-Wan,des vieillards,des infirmes,des femmes et des enfants,voilà tout ce qui restait.Tous les hommes avaient passé la frontière et étaient allés dans les centres chinois voisins grossir le nombre des mécontents et critiquer auprès de leurs mandarins les manoeuvres de l'administration française et cette violation brutale du droit des gens.
L'industrie,la culture,le commerce,tout cela fut arrêté pendant l'absence des hommes du territoire et si cela avait duré,la vie allait devenir impossible."
François Morlat note également la substitution des tirailleurs chinois aux coolies qu'il est impossible de recruter puisque la population mâle a fui.Et bien entendu,la formation militaire de ces tirailleurs récemment recrutés ne peut qu'en souffrir.François Morlat souligne par ailleurs de nombreuses difficultés:manquements à la discipline pendant les permissions,dénuement extrême des tirailleurs chinois qu'accompagnent souvent leurs femmes et leurs enfants,accusations non fondées de vol,mécontentement croissant de tirailleurs de plus en plus tentés par la désertion.
Début septembre 1900,les premières désertions avec armes se produisent.La méfiance s'installe:multiplication des surveillances et des tours de garde,interrogatoire d'un tirailleur somnambule sur un prétendu complot de "pirates".
Des signaux optiques de nuit accroissent encore la peur du commandement militaire français.Coups de feu attribués au "pirates" redoutés,vol d'un commerçant chinois,nouvelles désertions avec armes et munitions,cartouches de sûreté retirées aux tirailleurs chinois:ce sont là autant de signes d'une dégradation de la situation et d'une perte croissante de confiance de l'état major français.
"23 octobre 1900.(...) A partir de ce jour-là toutes les cartouches modèle 1886 que les indigènes avaient encore entre les mains leur sont retirées et déposées au magasin.(...) La garde défile sans armes."
Dès les premier jours de 1901,et malgré l'arrivée de nouvelles forces militaires et la visite officielle du Gouverneur général de l'Indochine Paul Doumer et du général Dodds commandant supérieur des troupes en Indochine,les désordres se multiplient:un commerçant chinois catholique non originaire de Quang-Tchéou-Wan est dévalisé rue d'Alger,tout près du camp militaire,par des hommes armés suspectés d'être "affiliés à la secte des Triades qui s'attaquent surtout aux catholiques".Les violences des affrontements culminent en fait fin janvier et début février 1901:
-Le 20 janvier,c'est l'assassinat du commandant du poste militaire de Tai Ping,Lacoste,tué par - je cite ici François Morlat-"ses miliciens et une bande de pirates",qui pillent en outre le poste et,à Che Moun,se font par la force livrer des armes.
-Les erreurs du commandement militaire de plus se multiplient:les deux miliciens chinois qui ont prévenu les autorités françaises de l'agression contre le militaire Lacoste sont arrêtés et traités comme des coupables:c'est,selon l'expression de François Morlat,une"gaffe"de plus.
-François Morlat dénonce l'existence d'un véritable complot au sein des tirailleurs chinois,conjuration dont il restitue les rituels ancestraux et dont il impute la responsabilité à un "sergent indigène","fils d'un ancien chef pirate célèbre,Luong-Tam-Ky".
Mais c'est le 8 février 1901 qu'une attaque de masse -" une soixantaine de pirates armés de fusils,de revolvers,de haches" - se produit rue d'Alger,contre une maison de jeu et même contre le commissariat.Deux "pirates" sont tués et leurs corps sont exposés avant d'être décapités:
"9 février 1901:Les deux pirates tués sont attachés à deux poteaux placés dans la rue en face le bureau de police.L'un de ces pirates a une torche allumée dans la main droite qui est levée,celui-là a une chemise d'Européen et un paletot cachou (...) Tous les deux portent la ceinture rouge des Triades.
A trois heures,on coupe la tête de ces deux pirates,les corps sont enterrés et les têtes sont portées sur un sampan au milieu de la mer."
L'alerte est dès lors générale.Des groupes de "pirates" sont repérés ici ou là les jours suivants.La population des villages du territoire-et en particulier du village de Ti Tsiou - est fortement soupçonnée de protéger les "pirates" et même de participer pleinement à leurs agressions.
Au terme de sa mission de six mois à Quang-Tchéou-Wan,François Morlat dresse le sommaire des troubles croissants à l'ordre colonial:
"Dans trois jours il y aura six mois que je suis à Quang Tchéou et pendant ce court espace de temps j'ai vu déjà bien des tentatives de pillage,dont plusieurs malheureusement ont été suivies de succès.Les principales dans l'ordre chronologique sont depuis cette date:
Attaque du petit bateau à vapeur "Nau Chau" appartenant à la maison Sculfort de Hong-Kong et faisant le service pour les besoins de son commerce entre ce port et Quang-Tchéou-Wan.Le bénéfice des pillards a été la somme nette de 30 000 piastres,plus les objets volés,services de table,montres et valeurs des passagers etc...
Tentative de pillage de la maison du tailleur annamite près de l'église.Tentative ayant échoué.
Pillage de la maison du riche Chinois Chun Cheong Sung de la rue d'Alger.Le coup demanda cinq minutes pour son exécution et le bénéfice fut de sept cents piastres prises dans le comptoir et de cent cinquante piastres de marchandises emportées par les pillards.
Tentative de pillage de la maison du blanchisseur annamite.Une patrouille de tirailleurs chinois commandée par un caporal indigène,et qui arrive au premier signal du factionnaire,fait rater l'affaire.
Tentative d'escalade de la maison japonaise.Les pillards sont mis en fuite par un coup de feu tiré par le veilleur du mirador.Une patrouille arrive cinq minutes après le coup de feu.Il n'y a plus personne.
Tentative de vol dans la maison du commerçant français Baudet.
Tentative de pillage dans la maison du Chinois Quang-Man-Vo de la rue d'Alger,représentant de la maison Sculfort de Hong Kong.Un barreau de la porte de derrière mesurant bien dix à douze centimètres de diamètre est déjà coupé à moitié à coups de hache lorsque le propriétaire de la maison tire deux coups de pistolet qui traversent la planche de la porte et vont blesser les assaillants qui se retirent piteusement en emportant un blessé,paraît-il.
Le Chinois Ha-Poum qui est venu installer dans la journée son petit commerce en face du camp chinois est pillé dans la nuit qui suit son installation.Tout ce qu'il a dans sa maison pouvant être emporté et utilisé par les pillards est pris,plus soixante piastres qui étaient sous son traversin.
Le coup le plus hardi est la tentative de pillage du 9 février visant la maison de jeu et le commissariat de police attaqués ensemble vers sept heures du soir.Deux pirates ont été tués dans cette attaque et les corps ont été exposés dans la rue,puis décapités le lendemain dans l'aprèsmidi."
Au terme de ce récapitulatif ample et précis,François Morlat est en mesure de démentir catégoriquement le discours officiel des autorités coloniales françaises à propos du maintien de l'ordre à Quang-Tchéou-Wan:
"En ajoutant à cela les nombreuses attaques dirigées contre des factionnaires aux chantiers des constructions,on pourra ainsi constater que la tranquillité est loin d'être complète et que la pacification est un vain mot pour ce qui concerne Quang-Tchéou-Wan."
Pourtant les plus hauts responsables français du territoire s'obstinent à nier ce qui ressemble bien -François Morlat en rassemble méthodiquement les indices - à une insurrection rampante:
"11 février 1901.Monsieur l'Administrateur Alby vient à Fort Bayard,s'entretient un moment avec le colonel vers 9 heures du matin,puis avec les employés civils,va voir chez le commissaire de police pour savoir ce qui s'est passé,affecte de dire et de répéter qu'il n'y a pas de pirates,que tout cela est bizarre etc ..."
C'est précisément par ce démenti formel et précisément argumenté que le journal de l'adjudant François Morlat constitue,du côté colonial français,un témoignage d'exception.
(Jean-Jacques Tatin-Gourier,docteur d'État,professeur à l'Université François-Rabelais de Tours,France)
译文:
莫拉军士眼中法国在广州湾的“剿匪”行动
◎[法]塔坦-古里耶
莫拉军士在其部分日志中,多方面介绍了他在广州湾执行任务的特殊性。我们通常很少见到由法国士兵亲自提供的、描述当时法国军队进入租借地后紧张局势的文本资料,也很少见法国在租借地实行军事占领情况的资料。像当时法国的媒体,尤其是《小日报》,主要评论的是法国军官——库恩(Koun)和顾伦(Gourlaouen)在最初的对抗中死亡的情节。而法国士兵苏伯曼(Silberman)在其出版于1910年的战地回忆录中,也仅用很简短的章节来概括他们在广州湾的战斗。
弗朗索瓦·莫拉日志的新颖之处,主要表现为两个方面:第一,弗朗索瓦·莫拉日志所讲述的内容,是他们如何在通过海路抵达广州湾以前的几个月里,从北印度支那开始,组织招募和培训来自该地区华人少数民族或中国内地的华人土著兵。日志清晰地记载了法国殖民当局在镇压了安南人的第一次反抗[1]后,试图彻底控制印度支那和东京,并以此为跳板,将殖民影响力扩展到中国南部(这一点恰恰印证了我在编辑弗朗索瓦·莫拉日志时所加的标题:法国在中国的殖民征服)。保罗·杜美于1897年建立了印度支那最高委员会,并担任印度支那总督一职,他尤其重视推动这项侵略政策,以扩大法国在华南的影响力。弗朗索瓦·莫拉日志有助于我们理解从没有被法国当局真正明确承认过的殖民扩张战略。弗朗索瓦·莫拉日志的第二个新颖之处是,在法军控制了租借地之后的那段时期,法国当局颁布了官方版的规章制度,并要求在广州湾实施。弗朗索瓦·莫拉军士表示,在七个月的时间内(从1900年8月至1901年2月),广州湾有流言出现,说法国当局对中国人民实施了暴力行为,正是这些暴力行为使得反抗事件不断发生。弗朗索瓦·莫拉军士在日志中说,法国官方针对这些留言进行了辟谣。法方表明,法国殖民军和组建中的法国民政部门能够维持该地区的秩序并保证它的和平。
一、法军占领东京(法国保护领安南帝国的北面)之后广州湾法国军事先遣团的筹备(从1900年4月13日到8月13日)(www.daowen.com)
1900年4月13号,弗朗索瓦·莫拉军士在下居(Ha-Coi)驻地(位于东京北部)收到了将他调离所在安南连队的命令,而这支连队他在三年前就已开始参加管理了,现在他被抽调去征募和训练中国土著步兵连,目的是为了入侵广州湾:这些人都是来自北东京地区的华人少数民族或来自中国本土的华人。事实上,征募工作很快遭遇困境,压力倍增。华人土著兵的招募工作在速度上能够得到保证,但不足之处是人员变动太快了。很多被弗朗索瓦·莫拉编入花名册的士兵,在没有通知他们的情况下就被他们的兄弟或朋友们掉包。弗朗索瓦·莫拉还记下了一些逃兵的编号。1900年7月16日,当弗朗索瓦·莫拉还在东京的时候,他就这样指出:
自这一天起,类似的事情天天发生,每天都有一到两个土著士兵点名缺席,然后再也不回来了。此时也正是发生于中国的社会革命(révolution sociale)“义和团运动”如火如荼的时期,虽然东京的边界省份都相对比较平静。这场在中国发生的暴动,确实引起了广泛的反响,甚至在东京地区,尤其是中国的边境地区。可以说,我们的许多年轻士兵多次逃跑,也应该归咎于这次暴动。
在这次登船去广州湾会合之前,弗朗索瓦·莫拉共记录下了45个逃兵,其中有大量的逃兵躲到了中国。
二、在广州湾执行任务并发现了中国人民对于领土被侵占的敌意
1900年8月14日,弗朗索瓦·莫拉经海路到达广州湾,此后法国官员的暴力行为引起了他的气愤。为了能够减轻法国海军部队的负担,法国官员开始抓捕中国的男丁:
当我们到达东营(Quang-Tchéou)的时候,“塔纳伊斯号”(Tanaïs)运输船也停靠在白雅特要塞。船上有两个海军陆战队连准备前往塔库(Ta kou),他们在船上等待广州湾当 局给他们提供搬运辎重的苦力。他们已经不可能再招到苦力了,何况使用的方法也很不合适,说这些又有什么用呢!!
于是巡逻队和侦察队动用武力包围了村庄,围捕当地的男性,这些人都还没有来得及逃到安全的地方(主要是逃往中国境内)。所有能够搬运物资的人,不管他们经济地位、社会地位如何,只要他们被抓住,就会被强行带到“塔纳伊斯号”的甲板上。
尽管使用的措施极其严厉,这次抓捕行动也只是得到了数量极少的搬运工,大概有八十人,而他们实际需要的却是一千五百到两千个人之多。
如果抓人没有取得成效,那么精神和物质上的影响都会是灾难性的。在广州湾租借地,已经不再有男性居民了,这儿剩下来的全都是老人、残疾人、女人和小孩。所有的男人都越过边境,跑到了邻近的中国内陆,那里的不满者已经比肩接踵,他们向当地官员控告法国政府的行径,谴责法国人严重侵犯了他们的权利。
由于当地男人都跑光了,导致这里的产业、文化、商业全部停止,如果再这样下去,日常生活恐怕都难以为继了。
根据弗朗索瓦·莫拉的记述,在男人们逃跑和无法招收到苦力的情况下,部队安排华人土著兵来替代苦力。这样一来,最新招募来的土著士兵的军事训练就只能停止了。弗朗索瓦·莫拉表示,这种做法导致了出现很多问题:训练停止,军纪废弛;华人土著兵拖家带口,极度贫困;他们被无端地怀疑有偷窃行为;为此他们怀着种种不满,试图逃跑者越来越多。
1900年9月初,发生了第一批持械逃跑者,部队疑心重重,增加了监管和守卫的力度,他们围绕所谓的“海盗”阴谋,对士兵们进行审问。
夜晚的信号灯使得法军的司令部更显阴森恐怖。“海盗们”那令人惊恐的枪声此起彼伏,弹药丢失了,造反的人携带着武器和弹药,华人土著兵的保障性弹药被全部收回。在这种业已恶化的局势面前,越来越多的法国人丧失了信心:
1900年10月23日:从那天起,土著步兵已经拿到手的所有1886型号的枪弹都被收回,储存在仓库里。
自1901年起,尽管有新的部队到达,甚至印度支那总督保罗·杜美和印度支那驻军总司令多德将军也亲临现场,但战乱依然频繁发生:在军营附近的阿尔及尔大街(Alger),一名并非来自广州湾本地的中国天主教商人被一名持有武器的男子抢劫了,这名男子疑是“三点会(Triades)”成员,该组织专门攻击天主教徒。这种暴力冲突在1901年1月底和2月初达到高潮。
——1月20日,用弗朗索瓦·莫拉的话来说就是,“负责指挥太平兵营的队长拉科斯特(Lacoste)先生,被他手下的士兵和一伙强盗杀死了”,同时在志满,他们藏匿了抢来的战利品和军火。
——军事指挥部所犯的错误越发频繁,两名在军事冲突发生时出现的中国土著兵被当成了强盗。在弗朗索瓦·莫拉看来,这是愚蠢至极的事情。
——弗朗索瓦·莫拉揭开了一个真相,谴责了深深隐藏在中国土著士兵中的谋反行为。这种谋反带有祖传性质:其中参与抢劫的“那位土著中士,就是以前有名的强盗头子梁潭奇(Luong-Tam-Ky音译)的儿子”。
1901年2月8日,广州湾发生了一起大规模袭击,“大约六十多人组成的强盗团伙手持步枪、左轮手枪、斧头等武器”,在阿尔及尔大街对赌场和警察局发起了进攻。两名被捕的海盗被捆绑示众,然后砍头处决:
1901年2月9日:这两名强盗被绑在了警局对面大街的两根柱子上。其中一个强盗抬起了他的右手,手里拿着一根点着的火把,另一个则穿着欧式衬衫和皮革外套……这两个强盗都系着“三点会”的红色腰带。三点钟,我们把两个强盗的头割下来,把尸体埋了,然后用一艘小船把两颗头颅抛到了大海的深处。
从此刻起,警报被全面拉响。在随后的日子里,“海盗”团伙被列为租借地的重点打击对象,村里的人们,特别是调塾村(Ti Tsiou)的人,被怀疑包庇了“海盗”,并参与了他们的袭击行动。
在广州湾6个月的服役期内,弗朗索瓦·莫拉草拟了一份关于殖民地秩序日益动荡的简表:
还有三天,我在广州湾就已经呆了六个月了。在这短短的几个月里,我已经看到了很多次的图谋抢劫案件,但不幸的是,其中很多次都成功了。期间主要的抢劫事件,可按时间顺序排列如下:
攻击香港斯科尔福特公司的蒸汽船“硇洲号”(Nauchau),该船用来服务于香港和广州湾之间的贸易往来。这次抢劫,仅涉及货币总值就已达三万皮阿斯特,还不包括被偷的物品,比如餐具、乘客的手表和财产等……
抢劫阿尔及尔路中国富豪孙春城(Chun Choeng Sung的音译)的家。仅用五分钟的时间,强盗便从柜台抢走了七百皮阿斯特,还有价值一百五十皮阿斯特的商品。
企图抢劫安南人的洗衣店。在接到哨兵的第一声报警后,土著下士就指挥一支中国步兵巡逻队赶到现场,歹徒未能得逞。
企图入室抢劫一个日本人的家。瞭望台的哨兵发现情况后,立即朝劫匪开了一枪,劫匪仓皇逃跑。开枪五分钟后,一支巡逻队赶到现场,但已经没有人了。
企图抢劫法国商人鲍戴的家。
企图抢劫位于阿尔及尔路的香港斯科尔福特公司总代表匡文武的家。后门有一个直径约十到十二厘米的门栓被斧头劈成了两半,房主从门板之间开了两枪,打中了匪徒,看来这些可怜虫得带着伤离开了。
中国人夏庞(Ha-Poum)白天刚到中国营对面摆摊,做点小生意,当晚就被抢了。他房子里所有能被带走的和能用的东西,都被强盗拿走,包括他放在长枕头下面的六十个皮埃斯特。
最胆大妄为的一次,就是2月9日晚上七点钟左右攻击赌场和警察局那次了。两个强盗在士兵反击中被杀,尸体被置于街头示众,第二天下午被斩首。
最后,弗朗索瓦·莫拉用简明扼要的语言,毫不留情地揭穿了法国殖民当局关于广州湾秩序已经得到控制的官方言论:
另外还有多次袭击在建工地哨兵的事件。可见,彻底的平静离我们还远着呢,和平在广州湾不过是一纸空谈罢了。
然而租借地的高级官员们都坚决否认弗朗索瓦·莫拉所提供的那些有力的证据,比如一次叛乱中:
1901年2月11日。行政长官阿尔比先生来到白雅特要塞,在早上九点之前和中校进行了短暂的会晤,随后又和一些民政雇员一起,去警察局了解事情的经过。期间他故作轻松地反复说:哪里有什么强盗,如此大动干戈,有些奇怪吧,云云。
正是通过揭穿法国当局的言论和提供充分的证据,弗朗索瓦·莫拉军士日志从法国殖民者的角度,提出了一种抗辩的证词。
(让-雅克·塔坦-古里耶[Tatin-Gourier],法国图尔-弗朗索瓦·拉伯雷大学教授、法语系主任,法国国家博士)
(岭南师范学院 成雯译)
【注释】
[1]即1895年尊室说(Ton That Thuyet)领导的勤王运动(Can Vuong),在这场运动中,咸宜帝(Ham Nghi)遭到彻底镇压。
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